LA REALITE :
Les loups-garou traversent les temps.
En ralit, le Loup-Garou est loin d'être la bête froce que l'on invoquait pour faire peur aux enfants. Il peuple quasi tous les continents, toutes les littratures populaires, vit à toutes les poques. Peut être malfique mais aussi bnfique selon les endroits. Les artistes les plus clèbres l'ont utilis comme thème. L'Eglise Catholique n'a pas su l'ignorer. Des milliers d'exorcisme (crmonie religieuse qui a pour but de chasser les dmons qui habitent un homme) tout au long de sa longue histoire, en tmoignent. Sa vraie origine : la croyance populaire. Un soir de brouillard, dans l'obscurit d'une forêt peu accueillante, un voyageur terroris aperoit un brigand ; il fuit. Puis se retourne. le brouillard le cache à sa vue, mais son imagination lui fait voir dans les ombres comme un loup. Le mythe est n. Loup, oui... mais Garou ? Il faut en principe distinguer lycanthropie et Loup-Garou.La lycanthropie est une maladie durant laquelle le sujet pense être un loup.Etymologiquement, lycanthrope provient du grec lycos : loup et anthros : homme. Ce terme fut frquemment employ à la place du mot zooanthrope, lequel dsigne toute mtamorphose d'homme en animal. Gari en provenal signifie « rat » d’où l’extension sans doute, car l’on dit à quelqu’un : « As-tu vu le « gari » ? Ce qui signifie qu’il a eu une apparition ou a peru un vnement non-ordinaire, et en gnral on le tourne en drision, de même que pour les « meneux » ou meneurs de loups (ils avaient parat-il le pouvoir de se changer eux aussi en Loups-Garou) ! Seulement rcemment a t-on dcid de protger l’espèce qui est en danger, et qui donc, par instinct de survie, va chercher à se nourrir dans les bergeries !Il est loin le temps du « Petit Chaperon rouge « qui d’ailleurs tait bien pire que le loup lui-même, car il est all se jeter dans la gueule du loup de lui-même et Bruno Bettelheim en fait une tude très caractristique dans sa « Psychanalyse des contes de fes » . Ce mythe remonte à la nuit des temps. A une poque où l'ignorance des gens leur rendait impossible d'expliquer des phnomènes naturels. Ou la peur les amenait à trouver dans le fantastique, le surnaturel des explications que le manque de science ne pouvait que tolrer. Ce thème fantastique de l'homme qui se transforme la nuit en loup est très frquent dans les arts (peinture, littrature).
Lycaon est le fils de Plasgos, Lycaon roi d'Arcadie et ses cinquante fils taient rputs pour leur impit. Zeus dcida de leur rendre visite sous l'apparence d'un pauvre paysan. Lycaon, pour savoir si cet tranger, à sa table, tait un dieu, eut l'effronterie de lui servir un plat à base de chaire humaine ; celle d'un de ses fils. Zeus indign, repoussa au loin la table du festin, foudroya tous les fils du roi, sauf Nyctimos, qui monta sur le trne et changea en loup Lycaon. Au 5ème siècle avant notre ère, Hrodote relate que les Grecs qui s'tablirent sur les bords de la mer Noire considraient les habitants de ces contres comme des magiciens fort habiles, capables de se mtamorphoser à volont. L'historien grec parle d'une race d'hommes ayant le pouvoir de devenir loups et de reprendre, lors qu'ils le dsirent, leur apparence humaine. On croyait, en ces temps lointains, que ces tranges mutations taient le fait d'êtres anthropophages qui, par la pratique de la magie, prenaient l'apparence de l’animal pour satisfaire plus facilement leurs apptits monstrueux. Pour les Grecs, et les Romains, le fait d'être transform en loup tait parfois considr comme un chtiment divin, frappant toujours les mortels qui avaient sacrifi des victimes humaines. D'après Pline le Jeune, la mtamorphose s'oprait alors que le " coupable " traversait à la nage les eaux d'un lac : en abordant la rive oppose, il tait mtamorphos. Dès lors, il tait condamn à errer dans la campagne, avec d'autres loups-garous, pour une priode de neuf ans. Si, pendant tout ce temps, il s'tait abstenu de manger de la chair humaine, il lui tait permis de recouvrer sa forme antrieure, marque toutefois par les ravages du temps. Au dbut de l'ère chrtienne, Ovide prsente galement la transformation comme une punition inflige par les dieux. Les mtamorphoses offrent de nombreux exemples d'avatars prodigieux, depuis la cration du monde jusqu'à Jules Csar. Les Anciens, dont les mythologies parlent d'hommes-loups, disaient que celles-ci permettaient d'acqurir la force et la ruse d'une bête sauvage, mais que le loup- garou conservait voix et regard humains - ce à quoi, d'après eux, on pouvait d'emble le distinguer d'un animal ordinaire. Les romains, eux aussi, attribuaient ces faits à la magie. Plus tard, Ptrone, qui joua un rle prpondrant à la cour de Nron, (empereur Romain du premier siècle P.C.N ) raconte une savoureuse histoire de loup-garou dans son clèbre roman picaresque, le Satiricon. Ce même Ptrone (poète, homme du monde, arbitre des lgances, ami intime de Nron) cite aussi l'histoire que l'on raconte au cours d'un banquet - d'une orgie -, selon laquelle un lgionnaire romain se transformait en loup-garou et il fut abattu par ses compagnons d'armes. Au moyen ge, on vit les lycanthropes, devenus loups garous, jeter l'pouvante dans les villes et dans les campagnes. Les sorciers opraient cette mtamorphose sur leurs ennemis, mais le plus souvent, ils l’opraient sur eux mêmes, et sous cette forme nouvelle ils attaquaient, non seulement les troupeaux, mais encore les hommes, dont ils dvoraient la chair saignante ; ils pouvaient toujours, quand ils le voulaient, reprendre leur première forme, mais quand, par hasard, ils avaient reu en se trouvant à l'tat de loup, une blessure qui les avait privs d'un membre, ils gardaient, en redevenant hommes, l'empreinte de cette mutilation, et c'est par là que l'on parvenait souvent à les reconnatre. En Russie, les Bylines sont des chants narratifs populaires très anciens, un peu comme nos chansons de Geste (dans la littrature franaise). L'une d'elles, datant du 11 ème siècle) met en scène un preux chevalier Loup-Garou. On croyait que ceux qui naissaient coiffs, avec une tache de vin ou des cheveux ressemblant à des poils de loup taient des loups-garous. En gnral, on roulait la coiffe et on la gardait comme amulette ou on la cousait dans les vêtements. Elle tait partout rpute pour porter chance. Parmi les Serbes et les Slovènes, ainsi qu'en Pologne et chez les Katchoubes, on disait que les enfants ns coiffs, ou avec des cheveux ou une tache de vin, avait le don de double vue et de mtamorphose. Bien que pouvant se changer en divers animaux, on disait qu'ils prfraient le loup hardi et assoiff de sang. Au XVIme siècle, l'Eglise de Russie se sentit oblige de condamner ces croyances dans le pouvoir de la coiffe et ses liens avec la lycanthropie.
Au dbut du 12ème siècle des LAIS (petits poèmes mdivaux) de Marie de France voquent le Loup-Garou. Par exemple, Bisclavret : Un seigneur breton rvèle imprudemment à sa femme qu’il se transforme parfois en loup-garou (bisclavret) et lui apprend qu’en drobant ses vêtements, qu’il cache dans la forêt lorsqu’il est sous forme animale, on l’y maintiendrait pour toujours. C’est ce que fait bientt la femme pour l’amour d’un autre. Plusieurs annes après, le loup-garou, dbusqu dans la forêt par la chasse du roi, sait suffisamment se faire comprendre de celui-ci pour que la vrit soit dcouverte. On lui rend, avec ses vêtements, sa forme humaine. Dès le 16ème siècle, le personnage du Loup-Garou est ancr profondment dans les croyances VAUDOU (ou Vodou) en Haïti. C'est un Sorcier qui officie avec le Prêtre Vodou. Il fait partie de la dualit sociale Ordre-Dsordre qu'il faut assumer par des rites magiques. Le Scapin (le valet, hros comique de Molière) se transforme parfois en Loup-Garou pour chapper aux pièges qui le menacent. Un ami du Surraliste Magritte, l'crivain franais, Roger VITRAC, co-fondateur du Manifeste des surralistes, a crit en 1938 un roman "Le Loup Garou", roman potique où se mêlent la violence, l'humour noir et l'humour rose. Boris VIAN (Ingnieur, homme de sciences, Trompettiste brillant de Jazz, crivain de valeur "L'cume des jours", "J'irai cracher sur vos tombes", figure emblmatique du Saint-Germain des Prs de l'après-guerre et inventeur du Verlan) a lui aussi crit une nouvelle fantastique (Le Loup-Garou) qui ne sera publie que longtemps après sa mort. La Bête de Gevaudan fit couler autant d’encre que de sang sans doute et à ce jour, personne n’est encore sur de son origine !
Lycanthropes ou Loups-Garous ? Etymologiquement, lycanthrope provient du grec lycos : loup et anthros : homme. Ce terme fut frquemment employ à la place du mot zooanthrope, lequel dsigne toute mtamorphose d'homme en animal. La lycanthropie est une maladie mentale, entranant chez l'individu atteint, un comportement animal, en l'occurrence celui d'un loup. Cette affection tait connue sous la forme de dlire tant durant l'Antiquit qu'au Moyen Age. Dès le premier siècle, Arte de Cappadoce explique que certains hommes pensent être faits de verre et craignent d'être casss. Ils dcrivent l'tat de celui qui se sent transform en loup comme affam et se jetant sur les troupeaux et les hommes pour les dvorer ; noctambule, hantant les cimetières et les monuments, hurlant à la mort. Ses yeux sont enfoncs, ses jambes sont meurtries par les gratignures et les morsures de chiens. Cette description subsistera, inchange, au fil des siècles. Les Latins appelèrent cette maladie " mlancolie, rage lupine - insania lupina - ou folie louvière ". Il faut en principe distinguer lycanthropie et Loup-Garou, pourtant en un peu plus de cent ans, on a enregistr, en France, 30000 procès de loups-garous. Les minutes en ont ts conserves dans les archives locales. En 1573, dans la ville de Dole, le loup-garou Gilles Garnier est accus d'avoir ravag les campagnes avoisinantes et d'avoir dvor de jeunes enfants. Après avoir confess ses crimes, il prit sur le bûcher. Quelques annes plus tard, dans une autre localit, des paysans dcouvrirent le corps sanglant et horriblement mutil d'un jeune garon de quinze ans. Deux loups, qui s'acharnaient sur le cadavre, s'enfuirent dans les taillis quand les hommes s'approchèrent. En poursuivant les bêtes sauvages, ils tombèrent presque aussitt sur un homme à demi nu accroupi dans les buissons. La crature avait un aspect bestial, avec sa barbe, ses cheveux longs et emmêls, et ses ongles immenses, acrs comme des griffes, auxquels taient encore accrochs des lambeaux de chair san??????guinolents. L'homme s'appelait Jacques Rollet. C'tait un simple d'esprit obissant à son apptit cannibale. Il tait en train de dchiqueter le corps du jeune garon, lorsqu'il fut interrompu par l'arrive des hommes. Il fut condamn à mort. Mais le parlement de Paris commua la sentence et le fit enferm dans un asile de fous. Autre cas typique de lycanthropie, celui de Jean Grenier, au dbut du XVIIème siècle. Ce garon de treize ans, à demi idiot, prsentait un faciès canin fortement accus . Il se prenait pour un loup-garou. Un soir, il se complut à terrifier un groupe de fillettes de son ge en leur affirmant qu'à la tombe de la nuit il se transformerait en loup et les dvorerait. A quelques jours de là, une fillette, qui tait sortie à la nuit pour rentrer ses moutons, fut attaque par une crature que, dans son affolement, elle prit pour un loup, mais dans laquelle elle reconnut par la suite Jean Grenier. Elle se dfendit vigoureusement à coup de houlette et russit à s'enfuir en courant jusqu'à sa demeure. Comme plusieurs enfants avaient auparavant disparu dans des circonstances mystrieuses, on souponna Grenier. L'affaire fut porte devant le parlement de Bordeaux . Le jeune garon confessa qu'une nuit, deux ans plus tt, il avait vu apparatre le diable. Il avait, dit-il, sign un pacte avec le matre des tnèbres, qui lui avait fait cadeau d'une peau de loup. A partir de ce moment, il avait pris chaque nuit l'apparence de cette bête sauvage et avait cum les campagnes, retrouvant sa forme humaine au lever du jour. Il avait ainsi tu et dvor plusieurs enfants qu'il avait rencontrs à travers champs. Il raconta même qu'une fois, profitant de l'absence des parents, il tait entr dans une chaumière et avait emport un enfant au berceau. Après une enquête minutieuse, tous les forfaits avous par Jean Grenier se rvlèrent exacts - du moins en ce qui concerne le cannibalisme. Aucun doute ne subsiste : les enfants disparus avaient bien ts tus et en partie dvors par l'adolescent
Au Moyen-ge, on vit les lycanthropes, devenus loups-garou, jeter l'pouvante dans les villes et dans les campagnes, en revanche, à notre poque, la lycanthropie ne fait plus l'objet de superstitions religieuses et est entre dans le domaine de la pathologie, mais, de temps à autre, des loups-garous continuent à semer la terreur. C'est ainsi que trois d'entre eux, disait-on, hantaient les Ardennes belges juste avant la première Guerre mondiale. A le même poque, en cosse, la rumeur publique accusait un berger des environs d'Inverness d'être un loup-garou. En 1925, la même accusation fut profre à l'encontre d'un jeune garon d'un petit village alsacien proche de Strasbourg. En 1930, un loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine. En 1946, une bête mystrieuse prsentant toutes les caractristiques d'un loup-garou terrorisa une rserve Navajo, en Amrique du Nord (le loup-garou est un thème frquent dans le folklore Navajo). A Rome, en 1949, la police eut à enquêter sur un trange cas de lycanthropie : tous les mois, à la Pleine Lune, un des citoyens de cette ville tait en proie à d'inquitantes hallucinations et poussait des hurlements à faire dresser les cheveux sur la tête. A Singapour, en 1957, une srie d'agressions mystrieuses posa une nigme aux autorits anglaises : des loups-garous, murmurait-on, s'attaquaient aux pensionnaires malaises d'un foyer d'infirmière situ sur l'le principale. Une nuit, l'une des infirmières s'tait rveille en sursaut pour apercevoir " une horrible face bestiale, aux cheveux plants si bas sur le front qu'ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait dpass des crocs acrs ". Ce mystère ne fut jamais clairci. Pas plus que celui de la jeune Rosario do Sul dans le Sud du Brsil, en 1978 : cette collgienne de seize ans tait en proie à des visions dmoniaques et prtendait que l'esprit d'un loup froce s'tait empar d'elle. En 1975, les journaux anglais rapportaient la tragique histoire d'un jeune homme de dix-sept ans, originaire du ??????U??Au Moyen-ge, on vit les lycanthropes, devenus loups garous, jeter l'pouvante dans les villes et dans les campagnes, en revanche, à notre poque, la lycanthropie ne fait plus l'objet de superstitions religieuses et est entre dans le domaine de la pathologie, mais, de temps à autre, des loups-garous continuent à semer la terreur. C'est ainsi que trois d'entre eux, disait-on, hantaient les Ardennes belges juste avant la première Guerre mondiale. A le même poque, en cosse, la rumeur publique accusait un berger des environs d'Inverness d'être un loup-garou. En 1925, la même accusation fut profre à l'encontre d'un jeune garon d'un petit village alsacien proche de Strasbourg. En 1930, un loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine. En 1946, une bête mystrieuse prsentant toutes les caractristiques d'un loup-garou terrorisa une rserve Navajo, en Amrique du Nord (le loup-garou est un thème frquent dans le folklore Navajo). A Rome, en 1949, la police eut à enquêter sur un trange cas de lycanthropivillage d'Eccles hall, qui se croyait sur le point de se muer en loup- garou. Pour mettre un terme à ses souffrances morales, il se plongea un couteau à cran d'arrêt dans le cœur. Une enquête fut ouverte après sa mort et l'un de ses compagnons de travail rvla que le malheureux lui avait tlphon avant son geste fatal : " Il m'a dit, dclara le tmoin, que son visage et ses mains changeaient de couleurs et qu'il tait en train de devenir un loup-garou . Puis il s'est tu, et j'ai alors entendu des grognements. " L'imagerie populaire reprsente le loup-garou comme une crature bestiale et velue, dresse sur ses deux jambes et s'exprimant par des grognements gutturaux, tandis que sa bouche cumante laisse apparatre des crocs sinistres. Si l'on consulte en effet les rcits mythologiques ou historiques, on voit que les loups-garous n'apparaissent guère diffrents des vritables loups. Une autre erreur largement rpandue est celle qui conduit à assimiler les loups-garous aux lycanthropes. Le loup-garou relève en revanche de la tradition fantastique. Il s'agit d'un homme qui, grce à des pouvoirs particuliers - qu'ils soient ou non magiques -, se mtamorphose en loup et qui, de ce fait assume tous les caractères que l'on attribue à cet animal : puissance musculaire, agilit, ruse et frocit, ce au grand dam de ceux qui croisent son chemin. Cette forme animale peut être temporaire ou dfinitive. L'histoire vraie de Peter Stumb qui sous cette forme tua et dvora treize enfants. Le tribunal de Cologne le condamna en 1591 au supplice des tenailles et de la roue, à la dcapitation et au bûcher. Lorsque Peter Stump, loup-garou notoire, qui tua et dvora treize enfants fut supplici à Cologne en, 1589, il avait auparavant rvl au tribunal, dans les moindres dtails, les pisodes de sa mtamorphose. Nous serions enclins aujourd'hui à le considrer comme un illumin et à juger excessive la crdulit de ses juges. Il n'en demeure pas moins qu'il avait de la sorte tu, dpec et dvor des centaines de victimes, tant animale??????U??s qu' humaines - bien qu'en ce qui concerne ces dernières, il n'en ait jamais avou que seize.... Mais où s’arrête la lgende et où est la vrit ? Nous ne faisons pas ici une thèse sur les loups-garous mais une tude minimalise.
Sorcellerie ou dmonologie ? La " liaison magique ", transformation d'homme en animal d'espèce diverse, produite par la malveillance d'une sorcière. Celle-ci s'attaquant à tout ce qui concerne procration, reproduction, il ne s'agit là que d'un moyen parmi d'autres pour infester l'acte vnrien. Le sujet " saisi " peut alors être considr comme possd, puisqu'il subit malgr lui. Le transport au Sabbat ne se fait pas seulement sur un balai ; la mtamorphose, souvent en chat, est un jeu que la sorcière se permet avec son propre corps. Le loup-garou est d'un autre registre. Membre de la milice diabolique, class parfois au même rang que les incubes et les succubes, donc inhumain, il a des caractristiques du sorcier : la marque, point insensible et ne saignant pas, que les juges chercheront avec diligence. Gnralement masculin, contrairement aux sorcières, sa fonction n'est pas semblable à la leur ; entièrement vou au mal, sans la brisure interne que provoque une possession, il s'attaque directement et oralement au corps de l'autre ; il est " le dvorateur " ; Loup puisqu'il est oppos à l'agneau divin. À l'poque, la transmutation homme/loup est un lment d'un questionnement plus vaste. S'appuyant sur les textes anciens, les Ecritures saintes, Augustin et Thomas d'Aquin, l'un des pivots de cette recherche est le diable : comment le situer par rapport à Dieu ? Il le hait et, ne pouvant s'attaquer directement à lui, sa hargne se porte sur sa crature et image : l'être humain. Mais quelles sont ses limites ? Les thoriciens distinguent quatre types de mtamorphoses : divines, physiques ou naturelles, imaginaires et dmoniaques. Comment s'opèrent-elles ? Certains optent pour une transformation du corps lui-même; mais, le plus souvent, elle est considre comme une illusion provoque par le dmon : soit il accomplit les mfaits, celui-ci restant coupable puisqu'il ne fait que suivre ses dsirs ; soit il l'environne d'air paissi en forme de peau ; soit, dernière possibilit ingnieuse, le diable joue sur deux niveaux : sur le sujet atteint pour faire qu'il se sente tel qu'il n'est pas, mais aussi et surtout sur autrui pour qu'il le voie tel qu'il n'existe pas, ce regard sparant radicalement, dans l'esprit des juges, maladie et sorcellerie. Mais comme le diable ne peut contrefaire la perfection divine, l'illusion " loup " toujours, à un dtail près : queue en moins, patte humaine, peau trop grande. Mtaphore du cannibalisme, reprsentation imaginaire de la violence du pulsionnel, expression du dsir de dtruire un sujet, de prfrence enfant, incorporation, meurtre et morcellement se trouvent ainsi exprims. Ceci peut expliquer que le loup-garou soit nomm comme le plus grand des sorciers et qu'en consquence il doive être brûl sans tranglement pralable. Le danger qu'il reprsente est extrême. Les origines du mythe du loup-garou, n'ont jamais t clairement dmontres : elles sont pourtant de toute vidence fort anciennes et communes à de nombreux peuples. L'antiquit comme le moyen ge, a cru avec une bonne foi singulière à la lycanthropie. Hrodote en parle comme d'un fait avr ; Virgile en parle galement, et dans sa huitième glogue, il fait dire à Alphsibe : « J'ai vu Moeris se faire loup et s'enfoncer dans les bois. » L'un des dmonologues les plus connus, Boguet, raconte que, dans les montagnes de l'auvergne, un chasseur fut un jour attaqu par un loup norme, auquel, en se dfendant, il coupa les patte droite. L'animal ainsi mutil s'enfuit en boitant sur trois pattes, et le chasseur se rendit dans un chteau voisin pour demander l'hospitalit au gentilhomme qui l'habitait ; celui ci, en l'apercevant, s'enquit s'il avait fait bonne chasse. Pour rpondre à cette question, il voulut tirer de sa gibecière la patte qu'il venait de couper au loup qui l'avait attaqu, mais quelle ne fut pas sa surprise, en trouvant au lieu d'une patte , une main et à l'un des doigts un anneau que le gentilhomme reconnût pour être celui de sa femme. Il se rendit immdiatement auprès d'elle, et la trouva blesse et cachant son avant bras droit. Ce bras n'avait plus de main, on y rajusta celle que le chasseur avait rapporte, et force fut à cette malheureuse d'avouer que c'tait bien elle qui sous la forme d'un loup avait attaque le chasseur. Le gentilhomme qui ne se souciait pas de garder une telle compagne la livra à la justice, et elle fut brûle... Selon Collin de Plancy dans son dictionnaire infernal, les loups garous taient fort communs dans le Poitou ; on les y appelait la bête bigourne qui court la galipode. Quand les bonnes gens entendent, dans les rues, les hurlements pouvantables du loup garou, ce qui n'arrive qu'au milieu de la nuit, ils se gardent bien de mettre la tête à la fenêtre, parce que s'ils avaient cette tmrit, ils ne manqueraient pas d'avoir le cou tordu. On assure dans cette province qu'on peut forcer le loup garou à quitter sa forme d'emprunt, en lui donnant un coup de fourche entre les deux yeux. Delancre assure qu'ils tranglent les chiens et les enfants ; qu'ils mangent de bon apptit ; qu'ils marchent à quatre pattes, et qu'ils hurlent comme de vrais loups, avec de grandes gueules, des yeux tincelants et des dents crochues. Bodin raconte qu'on vit en 1542, 150 loups garous sur une place publique à Constantinople.
Les histoires de varouages ou garouages sont innombrables.Nous sommes en Pologne, vers le milieu du XIX ème siècle, dans un petit village des bord de la Vistule. Jeunes et vieux, rassembls sur la grand-place, fêtent la fin des moissons à grand renfort de chants et de danses. La rcolte a t bonne, et le festin est abondant. La boisson coule à flot et chacun s'abandonne à la joie. Soudain, alors que les rjouissances battent leur plein, un hurlement terrifiant, propre à vous glacer le sang, retentit dans la valle. Les danseurs s'immobilisent. Tous se prcipitent, cherchant d'où peut provenir ce cri terrible. Ils voient alors un loup gigantesque emporter l'une des plus jolies filles du village, dont on vient de clbrer les fianailles. Du fianc, pas de trace... Les plus courageux parmi les paysans se lancent à la poursuite du loup et tente de lui faire lcher prise. Mais le monstre, la gueule cumante de rage, dpose alors son fardeau humain et leur fait face, prêt à combattre. Quelques jeunes gens courent au village chercher des fusils et des haches. Pendant ce temps, voyant que ceux qui restaient devant lui taient trop effrays pour bouger, se saisit à nouveau de sa proie et s'enfonce dans la forêt proche, où il disparat. Bien des annes ont pass. Dans le même village, sur la même place, c'est encore la fête de la moisson. Un vieillard s'approche des convives, qui l'invitent à se joindre à eux et à participer aux rjouissances. Mais le vieil homme, sombre et taciturne, prfère s'asseoir à l'cart. Il boit en silence. C'est alors qu'un paysan g s'approche de lui et l'examine avec attention. Au bout d'un moment, il lui demande d'une voix trangle par l'motion : " Est-ce toi, Jean ?" Le vieil homme acquiesce en silence. Tous reconnaissent alors en lui le frère an du vieux villageois et le fianc disparu depuis tant d'annes. On fait cercle autour de lui et on attend le rcit de ses aventures en frissonnant d'une trange terreur. Il leur raconte alors comment il fut chang en loup par une sorcière et comment, voilà bien longtemps, il emporta sa fiance dans la forêt, au cours d'une autre fête de la moisson. Là, il vcut avec elle pendant près d'une anne, puis elle mourut. " A partir de ce moment, dit-il, je suis devenu fou de douleur. J'ai attaqu quiconque, homme, femme, enfant ou animal, se trouvait sur mon chemin. Et j'ai laiss derrière moi une piste sanglante qui ne pourra jamais s'effacer. " Et, ce disant, il montra ses mains, sur lesquelles on voyait des tches de sang. " Depuis quatre ans, j'ai retrouv ma forme humaine et j'erre dans la campagne. Mais je voulais vous revoir une dernière fois. Voir le village et la maison où je suis n et où j'ai grandit. Ensuite, eh bien ! Je redeviendrai un loup. " Il n'a pas fini de prononcer ces paroles que djà il fait place à un norme loup qui saute par dessus les convives stupfis et disparat dans la forêt. On ne l'a plus jamais revu depuis...
Coupable ou non coupable ? En un peu plus de cent ans, on a enregistr, en France, 30000 procès de loups-garous. Les minutes en ont ts conserves dans les archives locales. En 1573, dans la ville de Dole, le loup-garou Gilles Garnier est accus d'avoir ravag les campagnes avoisinantes et d'avoir dvor de jeunes enfants. Après avoir confess ses crimes, il prit sur le bûcher. Quelques annes plus tard, dans une autre localit, des paysans dcouvrirent le corps sanglant et horriblement mutil d'un jeune garon de quinze ans. Deux loups, qui s'acharnaient sur le cadavre, s'enfuirent dans les taillis quand les hommes s'approchèrent. En poursuivant les bêtes sauvages, ils tombèrent presque aussitt sur un homme à demi nu accroupi dans les buissons. La crature avait un aspect bestial, avec sa barbe, ses cheveux longs et emmêls, et ses ongles immenses, acrs comme des griffes, auxquels taient encore accrochs des lambeaux de chair sanguinolents. L'homme s'appelait Jacques Rollet. C'tait un simple d'esprit obissant à son apptit cannibale. Il tait en train de dchiqueter le corps du jeune garon, lorsqu'il fut interrompu par l'arrive des hommes. Il fut condamn à mort. Mais le parlement de Paris commua la sentence et le fit enferm dans un asile de fous. L'histoire vraie de Peter Stumb qui sous cette forme tua et dvora treize enfants. Le tribunal de Cologne le condamna en 1591 au supplice des tenailles et de la roue, à la dcapitation et au bûcher. Autre cas typique de lycanthropie, celui de Jean Grenier, au dbut du XVII ème siècle. Ce garon de treize ans, à demi idiot, prsentait un faciès canin fortement accus . Il se prenait pour un loup-garou. Un soir, il se complut à terrifier un groupe de fillettes de son ge en leur affirmant qu'à la tombe de la nuit il se transformerait en loup et les dvorerait. A quelques jours de là, une fillette, qui tait sortie à la nuit pour rentrer ses moutons, fut attaque par une crature que, dans son affolement, elle prit pour un loup, mais dans laquelle elle reconnut par la suite Jean Grenier. Elle se dfendit vigoureusement à coup de houlette et russit à s'enfuir en courant jusqu'à sa demeure. Comme plusieurs enfants avaient auparavant disparu dans des circonstances mystrieuses, on souponna Grenier. L'affaire fut porte devant le parlement de Bordeaux . Le jeune garon confessa qu'une nuit, deux ans plus tt, il avait vu apparatre le diable. Il avait, dit-il, sign un pacte avec le matre des tnèbres, qui lui avait fait cadeau d'une peau de loup. A partir de ce moment, il avait pris chaque nuit l'apparence de cette bête sauvage et avait cum les campagnes, retrouvant sa forme humaine au lever du jour. Il avait ainsi tu et dvor plusieurs enfants qu'il avait rencontrs à travers champs. Il raconta même qu'une fois, profitant de l'absence des parents, il tait entr dans une chaumière et avait emport un enfant au berceau. Dans les rêves, les loups-garous ont toujours des yeux incandescents... Après enquête minutieuse, tous les forfaits avous par Jean Grenier se rvlèrent exacts - du moins en ce qui concerne le cannibalisme. Aucun doute ne subsiste : les enfants disparus avaient bien ts tus et en partie dvors par l'adolescent.
A notre poque, la lycanthropie ne fait plus l'objet de superstitions religieuses et est entre dans le domaine de la pathologie, mais, de temps à autre, des loups-garous continuent à semer la terreur. C'est ainsi que trois d'entre eux, disait-on, hantaient les Ardennes belges juste avant la première Guerre mondiale. A le même poque, en cosse, la rumeur publique accusait un berger des environs d'Inverness d'être un loup-garou. En 1925, la même accusation fut profre à l'encontre d'un jeune garon d'un petit village alsacien proche de Strasbourg. En 1930, un loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine. En 1946, une bête mystrieuse prsentant toutes les caractristiques d'un loup-garou terrorisa une rserve Navajo, en Amrique du Nord (le loup-garou est un thème frquent dans le folklore navajo). A Rome, en 1949, la police eut à enquêter sur un trange cas de lycanthropie : tous les mois, à la Pleine Lune, un des citoyens de cette ville tait en proie à d'inquitantes hallucinations et poussait des hurlements à faire dresser les cheveux sur la tête. A Singapour, en 1957, une srie d'agressions mystrieuses posa une nigme aux autorits anglaises : des loups-garous, murmurait-on, s'attaquaient aux pensionnaires malaises d'un foyer d'infirmière situ sur l'le principale. Une cuit, l'une des infirmières s'tait rveille en sursaut pour apercevoir " une horrible face bestiale, aux cheveux plants si bas sur le front qu'ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait dpass des crocs acrs ". Ce mystère ne fut jamais clairci. Pas plus que celui de la jeune Rosario do Sul dans le Sud du Brsil, en 1978 : cette collgienne de seize ans tait en proie à des visions dmoniaques et prtendait que l'esprit d'un loup froce s'tait empar d'elle. En 1975, les journaux anglais rapportaient la tragique histoire d'un jeune homme de dix-sept ans, originaire du village d'Eccles hall, qui se croyait sur le point de se muer en loup- garou. Pour mettre un terme à ses souffrances morales, il se plongea un couteau à cran d'arrêt dans le cœur. Une enquête fur ouverte après sa mort et l'un de ses compagnons de travail rvla que le malheureux lui avait tlphon avant son geste fatal : "Il m'a dit, dclara le tmoin, que son visage et ses mains changeaient de couleurs et qu'il tait en train de devenir un loup-garou . Puis il s'est tu, et j'ai alors entendu des grognements." L'imagerie populaire reprsente le loup-garou comme une crature bestiale et velue, dresse sur ses deux jambes et s'exprimant par des grognements gutturaux, tandis que sa bouche cumante laisse apparatre des crocs sinistres. Si l'on consulte en effet les rcits mythologiques ou historiques, on voit que les loups-garous n'apparaissent guère diffrents des vritables loups - encore qu'ils soient gnralement plus grands.
Une autre erreur largement rpandue est celle qui conduit à assimiler les loups-garous aux lycanthropes. Le loup-garou relève en revanche de la tradition fantastique. Il s'agit d'un homme qui, grce à des pouvoirs particuliers - qu'ils soient ou non magiques -, se mtamorphose en loup et qui, de ce fait assume tous les caractères que l'on attribue à cet animal : puissance musculaire, agilit, ruse et frocit, et ce au grand dam de ceux qui croisent son chemin. Cette forma animale peut être temporaire ou dfinitive. Lorsque Peter Stump, loup-garou notoire, fut supplici à Cologne en, 1589, il avait auparavant rvl au tribunal, dans les moindres dtails, les pisodes de sa mtamorphose. Nous serions enclins aujourd'hui à la considrer comme un illumin et à juger excessive la crdulit de ses juges. Il n'en demeure pas moins qu'il avait de la sorte tu, dpec et dvor des centaines de victimes, tant animales qu'humaines - bien qu'en ce qui concerne ces dernières, il n'en ait jamais avou que seize... Les diffrentes sortes de Loups-Garous.
- Le lupo manaro n'hsite pas à voyager de par notre pays.
- Le loup noir lui, est un garou qui est la monture favorite des sorcières.
- Le lubin, est le garou des cimetières.
- Le croque mitaines ou Croquemitaine est bien le garou des enfants, et non un monstre non apparent aux garous.
- L'empuse ou l' empouse est une louve-garou sensuelle, anthropophage, mais adorablement belle.
- Le loubelin, à l'image de son frère et confrère, le lubin, est un garou de cimetières.
- Le lupeux est le garou des voyageurs solitaires imprudents.
- La marchocias est une louve-garou à la queue de serpent et aux ailes de griffon.
Parfois les meneux ou meneurs de loups se nomment des sarreux. Ils se changent pisodiquement en garous, eux aussi, quand ils en ont le pouvoir. Il ne faut point mlanger torchons et serviettes, les loutiers qu'on a parfois brûls comme garous, prparaient seulement des philtres à base de loups pralablement gorgs et n'avaient pas la facult de transformation. Ce n'tait que des assassins de loups... Des escrocs aux pharmacopes souvent criminelles qui ne savaient même pas recueillir les simples. Quant au Versipelle, nom utilis à tort et à travers, il n'est que le terme rudit et raffin pour dsigner les garous en gnral. PETRONE s'en servit dans le SATIRICON et bien des lettrs le reprirent par la suite. Le Barbocu est le nom sarde du garou. La Bigorne n'tait point un loup-garou, c'tait un lion-garou que les scribes ont cit à tort comme loup. On dit qu'elle mangeait sans trêve et semblait toujours satisfaite. Donnons dans l'exotisme avec le garou Kumacanga du Brsil. Le Barbau lui, est de Gènes. Quant aux Djinns et au Chatrap, ils hantent de prfrence les cimetières de l'Arabie dite heureuse. Fenrir tait une des terreurs de la mythologie nordique. Il tait en guerre permanente contre les dieux. Lorsque TYR russit à le couvrir de chanes, il lui sectionna la main. Il tait tellement norme que sa machore suprieure atteignait le ciel et que l'infrieure touchait le sol. Le loup-garou des scandinaves, se nommait Ulfhednar, quant à la femme louve c'tait Vargynjur. Dans la mythologie scandinave ainsi que dans la grecque, parmi les multiples mutations des dieux et des desses, Zeus, Odin, Hecate et bien d'autres se transformaient en garous. La Chicheface ne trouvait à se nourrir que tous les deux siècles, ce qui est bien peu pour un garou affam. Il faut dire qu'elle ne voulait dvorer que de belles et grasses donzelles ! Ce qui explique son aspect dplorable de louve amaigrie, aux ctes saillantes. Enfin, Leu, Garoul, Garou, Garoui, Gerulf, Leu-warrou, Wareul, Varol, viendraient tous du Francique retranscrit en latin mdival, soit le Lupum Geroulphum... Dans son Lai de Bisclaveret, Marie de FRANCE, prie au bûcher, transforma le Lupum en Garwalf. Nul doute que la France, au moins pour les garous, tait la Terre Promise, car jamais ailleurs on en trouva autant ! Mormlyc, tait une louve clbrissime de la Grèce des temps anciens. Elle remplissait auprès des enfants, le rle de Croquemitaine. Nous terminons très provisoirement notre tour d'horizon avec Tipule qui tait le garou des romains, et avec le Neure qui tait un garou fils naturel des Scythes et des Amazones. Et la psychanalyse ? Selon les exemples cits, le processus de la mtamorphose varie notablement : parfois, la transformation est aussi soudaine qu'incontrlable. Quelquefois, il suffit à celui qui veut changer de forme de revêtir la dpouille d'un animal pour prendre son aspect (c'est cette tradition que l'on retrouve dans les mythologies norvgiennes et irlandaises). Bien souvent encore, le loup-garou apparat comme tel aux yeux de ses contemporains grce à un charme secret : ils le voient sous l'aspect d'une bête sauvage, alors qu'en ralit il n'a pas chang. Cette croyance tait si profondment enracine en Europe à le fin du Moyen Ages et pendant la Renaissance que les loups-garous taient considrs à l'gal des sorciers et des magiciens. Quiconque tait souponn de se transformer en loup - ou dnonc comme tel- tait impitoyablement brûl ou pendu (et ce, plus particulièrement encore en France et en Allemagne). Dans son ouvrage The psychoses (1970), Elton Mc Neil dcrit ainsi cette poque d'hystrie traverse par les hallucinations collectives et les dlires mystiques : " Ce type de comportement a son origine, en partie dans la croyance que " Dieu commence par apporter à la folie à ceux qu'il veut punir ". La folie, en tant que manifestation de la volont divine, devient contagieuse. La perscution religieuse dont sont victimes les dments et les psychotiques contribue à raffermir la foi des mes pures et innocentes : ceux qui dnoncent les suppts du diable s'attirent la clmence divine. La chasse aux sorcières est ainsi l'un des moyens du salut. " Cette analyse peut aussi bien s'appliquer aux procès de loups-garous, qui prsentent beaucoup de points communs avec les procès de sorcellerie. C'est en France que cette obsession dmoniaque a pris le plus d'ampleur. D'innombrables procès en tmoignent. Et les confessions arraches aux malheureux accuss sont hallucinantes...
En France, ce phnomène a connu une ampleur hors du commun. Aux XV ème et XVI ème siècles, une vritable psychose a rgn dans toutes les campagnes franaises ? Plus de 30000 individus ont alors t jugs par des tribunaux et près d'une centaine excuts parce qu'ils auraient commis des crimes sous l'apparence d'un loup-garou. L’homme en devenant loup, rvlerait selon certains psychologues, son double. Certains parlent de sa « fylgia » animale, double psychique, en quelque sorte l’quivalent du DAIMN grec. Il y aurait aussi le double physique ou « hamr », plus apte à la mtamorphose. Enfin le « hugr » ou composante de l’me, correspondant au latin « animus » et « spiritus ». Claude Lecouteux explique ces trois tats dans son ouvrage intitul Fes, sorcières et loups-garous au Moyen-Age (Editions Imago).Et la mdecine ? En fait, le mythique loup-garou semble prsenter tous les symptmes d'une maladie: la porphyrie de Gunter. Cette trange maladie provoque l'accumulation des toxines pourpres dans le sang, la peau et le foie. Le rsultat est abominable. De longs poils couvrent le visage. Les yeux se teintent de jaune et la posture devient anormale à cause de troubles neurologiques. En cassant les fibres de la peau, la porphyrie dforme progressivement le visage, les oreilles et les mains. Ne supportant plus la lumière, l'piderme se crevasse, croulant sous les ruptions et les cicatrices. Jadis, des combats nocturnes avec une proie taient censs expliquer les cicatrices du loup-garou et sa frayeur du soleil. Jusqu'à un certain point, ces explications faisaient sens, car les malades souffraient parfois de dlires et d'agressivit - en plus d'exhiber de longues dents pourpres sous des gencives atrophies. Des experts intrigus par les bizarreries mdicales croient que les pseudo-vampires du Moyen ge taient, eux aussi, atteints de porphyrie. Le biochimiste canadien David Dolphin a djà mis l'hypothèse que ces personnes suaient le sang d'autrui pour s'approprier un enzyme que leur propre sang ne parvenait pas à ??????produire. La terreur du vampire face à l'ail viendrait d'une substance qui aggrave les symptmes de la porphyrie dans les odorantes gousses.Bien que prsente dans la famille royale des Stuart, la porphyrie est de tout temps demeure une affection hrditaire exceptionnelle. Hormis une pidmie due à un empoisonnement chimique en Turquie, en 1957, seuls quelques cas ont t prsents dans des magazines spcialiss ou lors de colloques dermatologiques. De la porphyrie, on peut donc conclure qu'elle dvore surtout l'imaginaire et les clips de Michael Jackson, où elle est prsente comme un envoûtement. Cette maladie se traite dsormais à l'aide de mdicaments antimalariens et... de transfusions sanguines, videmment!
Dans tous les cas, il est fascinant de voir comment des ralits mdicales ont parfois trouv une niche dans le bestiaire. Qu'il s'agisse d'homme-lphant ou de simple bec-de-lièvre, ces appellations voquent le violent rejet social qu'engendrent toutes les diffrences visibles. En effet, si le lpreux est le prototype du malade rejet, pour les grands brûls, pour ceux qui souffrent du Bean syndrome (qui rpand des tranes de bosses sur le visage) ou du syndrome Treacher-Collins (dont les victimes naissent sans oreilles et sans pommettes), voire pour les nombreuses personnes prsentant tache de vin, acn, rosace ou psoriasis, le regard d'autrui reste trop souvent empreint d'intolrance. Des groupes d'entraide, comme About Face, soutiennent ceux qui ont à vivre avec de graves malformations physiques, congnitales ou acquises. Dans tout cela il faut retenir que la peur du Loup de nos montagnes qui sont en voie de disparition, n’est pas justifie de nos jours, et que cet animal a un mode de vie très sociable, et n’attaque en gnral jamais sauf pour survivre.
NOTE : On ne peut pas assimiler les loups-garous aux lycanthropes. Ce terme drive du grec lycos, c'est-à-dire "loup" et anthropos qui signifie "homme". La lycanthropie dsigne une maladie mentale où le sujet se croit, à tous gards, transform en loup, mais ne subit aucune transformation physique.
QUELQUES DATES HISTORIQUES IMPORTANTES :
- En 1020, première utilisation du mot "werewolf" (loup-garou) en anglais.
- En 1101, dcès du Prince Vseslav de Polock, soi-disant un loup-garou ukrainien.
- En 1182 ou en 1183, Giraldus affirme avoir dcouvert un couple de loups-garous en Ireland.
- En 1407, les loups-garous sont mentionns durant un procès de sorcières à Ble.
- En 1573, Gilles Garnier est brûl, accus d'être un loup-garou.
- En 1589, Peter Stubb, loup-garou, est execut à Cologne.
- En 1764, la bête du Gevaudon terrorise l'Auvergne.
- Entre 1796 et 1799, la psychose du loup touche la France.
- En 1913, sortie du premier film "The Werewolf" de Henry McRae
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AJÁNLOM AZ OLDALT
